L’USACTEUR
Pour la plupart des auteurs, l’innovation repose aujourd’hui essentiellement sur différentes technologies : l’Intelligence Artificielle, l’Internet des Objets (ou IOT), le Machine Learning, le Blockchain, le cloud ou encore l’Impression 3D. Dans son essai Osons ! Un autre regard sur l’innovation, Alain Conrard les analyse en détail. Mais il en propose aussi une vision ambitieuse qui dépasse ce strict cadre technologique.
Avec son essai, Alain Conrard pose des termes essentiels pour l’élaboration d’une véritable culture de l’innovation. Cette culture place l’utilisateur final, l’humain, au cœur du processus. Si l’innovation part désormais des besoins d’un utilisateur, l’expérience client est devenue l’élément central. Alain Conrard propose le terme d’« usacteur » pour désigner la figure centrale de ce système. L’usacteur est un acteur de l’innovation, présent d’un bout à l’autre de la chaîne de création de valeur, là où l’usager en était seulement le spectateur passif et le destinataire final.
LE POINT DE VUE DE CARLO PURASSANTA
À l’occasion de la sortie d’Osons ! Un autre regard sur l’innovation, les analyses d’Alain Conrard font écho aux thématiques de personnalités de premier plan. Après Jacques Attali (Écrivain, Président de la Fondation Positive Planet), et Maurice Lévy (Président du Conseil de Surveillance de Publicis Group), c’est au tour de Carlo Purassanta, Président de Microsoft France, de dialoguer avec Alain Conrard sur trois thèmes : les technologies, les genres de l’innovation, et la révolution de l’usage.
Carlo Purassanta considère que sa principale mission est « d’apporter l’opportunité technologique aux clients pour qu’ils ne soient pas disruptés par quelqu’un qui réinvente leur industrie ». Après avoir évoqué les différentes technologies qui structurent l’innovation, il explique les bénéfices apportés par le Cloud, dont Microsoft est l’un des leaders mondiaux.
Carlo Purassanta souligne l’importance du fait que l’innovation ne soit pas monolithique. Elle prend de multiples formes (radicale, incrémentale, etc., … et même parfois en trompe-l’œil), sur une vaste échelle allant de l’évolution à la disruption. Il développe ainsi l’idée que ces genres de l’innovation se complètent plus qu’ils ne se concurrencent.
Dans un échange passionnant, Carlo Purassanta et Alain Conrard, montrent comment la révolution de l’usage a intégralement bouleversé le schéma de conception, de fabrication et même de distribution d’un produit ou d’un service.
Sollicité par Eric Revel sur la conclusion de l’essai, il partage le point de vue d’Alain Conrard qui estime que les trois règles essentielles de l’innovation sont de servir l’humain, la société et l’environnement. Commentant une thématique abondamment traitée dans le livre, Carlo Purassanta ajoute que « la maîtrise des données est devenue quelque chose de fondamental, d’autant que nous en produisons et en consommons de plus en plus ». Il poursuit en insistant sur les questions que doit se poser l’humain par rapport aux données qu’il produit et confie à des tiers : « L’innovation demande une augmentation de maturité de nous les citoyens. Nous devons nous renseigner sur les valeurs, l’éthique, les principes des entreprises à qui nous confions nos données ». Il reprend ainsi un des thèmes centraux du livre : l’humain, face à cette déferlante de technologies, doit reprendre le contrôle et se placer au cœur du dispositif d’innovation.